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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] 43 considération, et sans y avoir un très-grand nombre d’amis importans qui avoient tous une confiance entière à elle.

M. le prince crut qu’il y àlloit de sa gloire de ramener le Roi et la Reine à Paris, et M. le cardinal crut aussi qu’il étoit de l’intérêt de la régence d’y revenir. Mais il étoit resté une certaine cabale de frondeurs, qui se trouvoit dans un crédit absolu parmi le peuple et la Fronde. Ainsi il étoit assez difficile de pouvoir être en sûreté sans négocier avec cette cabale. M. Servien vint donc à Paris auparavant, et il s’adressa d’abord à M. de Beaufort, persuadé, à la peinture qu’on lui en avoit faite, que ce n’étoit pas une affaire de le réduire à ce qu’il voudroit. Cependant, contre son attente, il ne laissa pas de résister quelque temps ; mais enfin il se rendit, et consentit à tout ce qu’on vouloit de lui : qui étoit seulement qu’il ne feroit plus rien contre le cardinal, et qu’il ne s’opposeroit plus à rien de tout ce que la cour témoigneroit désirer, sans qu’on lui promît autre chose, pour une si grande docilité, sinon que le Roi et la Reine le recevroient fort bien : ce qui fit dire en ce temps-là que le coadjuteur, qui gouvernoit M. de Beaufort comme l’on gouverne une pendule, ne l’avoit montée que pour deux heures, parce qu’il n’avoit pas résisté davantage. Quant au coadjuteur, il ne voulut rien écouter ; mais voyant qu’il lui seroit presque impossible d’empêcher le retour de la cour à Paris, il se contenta de laisser croire qu’il n’y mettroit aucun obstacle. Le Roi et la Reine revinrent donc à Paris le 18 du mois d’août 1649. Après la paix de Paris, il falloit songer à celle des provinces. Celle de Rouen avoit été faite en même