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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] 44 il fit publiquement des plaintes contre eux au parlement. Les frondeurs, assez embarrassés de se voir ainsi poussés, et d’ailleurs se sentant fort mal à la cour, firent entremettre des gens pour négocier avec M. le prince ; mais ils n’en reçurent que des réponses fières, qui concluoient toutes qu’il vouloit absolument qu’ils sortissent de Paris.

Les frondeurs lui firent représenter qu’il n’étoit pas de sa grandeur de soutenir qu’ils l’eussent voulu faire assassiner, puisqu’ils pouvoient aisément prouver leur innocence, et que La Boulaye étoit bien loin du PontNeuf quand le coup fut tiré. M. le prince, avec sa hauteur ordinaire, ne répondit autre chose sinon que pareils éclaircissemens étoient inutiles, parce qu’in-.. nocens ou coupables il vouloit qu’ils sortissent de Paris, et qu’il les trouvoit bien plaisans de ne pas obéir quand il commandoit. Il étoit ravi qu’on pût croire que la Reine n’eût pu les obliger à sortir de Paris, quoiqu’ils fussent mal auprès d’elle, et que, pour n’être pas

bien avec lui, ils en sortissent. Ils envoyèrent encore Noirmoutier et Fosseuse à madame la princesse, de laquelle ils avoient l’honneur d’être parens, pensant que cette considération gagne oit quelque chose sur elle, et qu’ils l’en fléchiroient plus tôt. Mais ils n’y gagnèrent pas davantage que les autres : et, du même ton, elle répondit que M. de Beaufort et le coadjuteur étoient bien insolens de vouloir demeurer à Paris lorsque son fils vouloit qu’ils en sortissent. Ces messieurs lui répondirent qu’il n’y avoit que le Roi qui eût assez d’autorité pour chasser de Paris des gens de plein droit, et surtout des gens. du caractère et de la qualité de ceux dont il étoit ques-