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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] tième qu’on lui donna il dit que c’étoit la dix-septième folie qu’on lui avoit dite ce jour-là sur un même sujet. Un autre que lui, moins persuadé de son pouvoir, auroit pu croire que ce pouvoit bien n’être pas une sottise, puisqu’elle lui avoit été répétée tant de fois, et y auroit peut-être fait assez de réflexion pour en pouvoir profiter.

On avoit pris hors de Paris un nommé des Coutures, qu’on prétendoit être un témoin de l’assassinat de M. le prince ; et il devoit arriver par la porte de Richelieu. M. le cardinal dit à M. le prince qu’on l’avoit averti que les frondeurs le vouloient enlever, de pêur qu’il ne témoignât contre lui ; qu’il falloit donc des troupes à cette porte pour les en empêcher ; et que, puisque c’étoit son affaire, il étoit à propos que ce fût des siennes, la Reine ne pouvant pas toujours paroître pour le défendre. M. le prince donna dans ce piége ; et croyant en être mieux soutenu, il dit qu’il falloit que ce fussent des troupes du Roi. Sur quoi le cardinal répondit qu’il falloit donc que ce fut lui qui leur donnât l’ordre de faire ce qui leur seroit commandé

à quoi M. le prince acquiesça, et ce qu’il n’exécuta

que trop exactement pour lui ; car l’ordre qu’on leur donna fut de le mener prisonnier au bois de Vincennes. Mais comme on ne pouvoit l’arrêter sans le, consentement des frondeurs, la cour se trouva forcée de traiter avec eux, avant que de pouvoir exécuter la résolution qu’on avoit prise. Quoique embarrassés dans leur procès criminel, ils ne laissèrent pas de se

faire acheter par M. le cardinal. Quant au coadjuteur, plus il avoit d’intérêt et moins il vouloit paroître en avoir. Cependant il ne laissa pas T. 34.

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