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[1649] MÉMOIRES

[1650] MÉMOIRES et sa probité n’étoient pas tout-à-fait si bien fondées ni établies qu’il avoit voulu le persuader. Mais, pour en revenir à la prison des princes, ils furent tous trois au conseil comme ils avoient accoutumé ; et afin que M. de Longueville ne manquât pas de s’y rencontrer aussi, et qu’on pût le mener prisonnier avec les deux autres, on l’assura, pour le leurrer, qu’on lui accorderoit la survivance de la lieutenance de roi de la haute Normandie, qu’il sollicitoit depuis long-temps pour le fils de Beuvron." Bien des gens leur avoient conseillé de n’aller jamais tous trois ensemble au conseil ; mais ils méprisèrent cet avis, comme beaucoup d’autres de cette nature qu’on leur avoit donnés, et avant leur prison et sur leur prison.

La Reine les obligea d’aller ce jour-là au conseil avant elle ; et comme ils entrèrent dans la galerie où on le tenoit, ils y furent arrêtés (¹). On les fit descendre ensuite tous trois par le petit escalier:on les fit monter dans le carrosse de Guitaut ; et Miossens les conduisit au château de Vincennes. Cet événement causa une joie si grande et si générale à toute la France, où la nouvelle en fut bientôt répandue, qu’il n’y eut pas jusqu’au moindre petit bourgeois qui n’en fit un feu de joie devant sa porte; outre ceux qu’on en fit publiquement par tout Paris. Madame de Longueville, qu’on voulut arrêter dans le même temps que les princes furent arrêtés, s’enfuit en Normandie, et mademoiselle de Longueville avec elle, pour voir si elles ne pourroient rien faire pour leurs prisonniers. Mais, au lieu de cela, tous (1) 18 janvier 1650. ·