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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 453 ceux de cette province qui, l’année d’auparavant, s’étoient déclarés pour M. de Longueville sitôt qu’il y avoit paru, reçurent madame et mademoiselle de. Longueville comme s’ils n’avoient jamais entendu parler d’elles. De sorte que ces deux princesses, voyant qu’il n’y avoit rien à faire à Rouen où elles étoient, allèrent à Dieppe, où madame de Longueville s’opiniâtra de demeurer, quoiqu’on l’eût assurée que la cour y venoit, croyant toujours que ce n’étoit que pour lui faire peur et pour la faire partir : cette imagination du grand crédit qu’elle y avoit eu lui étant toujours si présente qu’elle ne pouvoit sortir de son esprit. Sa belle-fille, qui n’étoit pas tout-à-fait si préoccupée qu’elle de sa grande puissance, et qui d’ailleurs. ne trouvoit pas qu’il fût de la dignité d’une personne de son rang de courir le monde, quand même elle n’auroit pas aimé son repos autant qu’elle l’aimoit, et qui par-dessus tout cela encore étoit persuadée qué sa présence ne pouvoit être d’aucune utilité à monsieur son père, demanda permission à madame sa belle-mère de s’en revenir à Paris : ce qu’elle ne lui accorda qu’à regret. Mais comme elle n’étoit pas en état de se servir de son autorité, elle n’osa lui refuser cette permission ; et mademoiselle de Longueville la quitta de cette manière, assez médiocrement touchée de la peine que son départ lui causoit. La Reine vint donc en Normandie, contre l’attente de madame de Longueville : ce qui obligea cette princesse à se sauver comme elle put, Elle avoit fait son projet que ce fût par mer. Mais le vent ne s’étant pas trouvé propre, elle se pensa noyer : sans compter que ceux de Dieppe, qui ont de