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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 455 Madame la princesse, accompagnée de monsieur son fils ; et tous ceux qui l’avoient suivie, eurent la permission de se retirer chez eux. 1 0 Madame la princesse la mère fut conseillée de se trouver à la mercuriale du parlement, pour voir si là elle ne pourroit point l’animer en faveur des princes ; et elle

y oublia si fort et son rang et sa fierté ordinaire, et elle passa dans un autre excès si grand, qu’elle descendit jusqu’à dire au coadjuteur et au duc de Beaufort, qui se trouvoient presque toujours à ces sortes de mercuriales, que, puisqu’ils faisoient l’honneur à ses enfans de les avouer pour leurs parens, ils eussent pitié d’eux. Mais ces messieurs n’en furent point touchés ; et bien loin de lui être obligés d’une bassesse si outrée, cette bassesse ne servit qu’à leur faire mal au cœur, aussi bien qu’à tous ceux qui en furent les témoins.

Si cette princesse fût venue quelques mois plus tard, elle auroit peut-être trouvé de meilleures dispositions pour ses enfans ; mais elle vint dans le temps qu’on étoit le plus animé contre les princes. Ce contretemps fut cause aussi qu’elle réussit si mal, et qu’elle reçut un nouvel ordre de s’en retourner à Chantilly. Peu de jours après la prison de M. le prince, tous les frondeurs, qui étoient accusés de l’avoir voulu assassiner, furent justifiés au parlement. Il parut que c’étoit, et parce qu’ils n’étoient pas coupables, et aussi par les ordres de la Reine. C Le premier président Molé, qui ne les aimoit pas, ne put s’empêcher de leur dire que la prison des princes étoit une bonne pièce pour prouver leur innocence. Le coadjuteur, ayant été aussi bien avec M. de