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[1649] MÉMOIRES

[1650] MÉMOIRES très-grands priviléges qu’ils craignoient de perdre, la voulurent encore faire jeter dans la mer (¹) par leurs matelots.

On dit que ceux qui la conseilloient ne la firent tant rester à Dieppe que pour la tromper. Elle se trouva forcée à demeurer quelque temps errante et déguisée dans la province, avant que de pouvoir s’embarquer ; "et puis elle alla en Hollande, d’où elle revint à Stenay, dont M. le prince étoit gouverneur. M. de Turenne s’y sauva aussi, La Moussaye avec lui, et plusieurs autres attachés aux princes. Madame la princesse la mère fut exilée à Chantilly, et sa belle-fille avec elle ; mais celle-ci n’y demeura guère. Les partisans de M. le prince, après que le Roi eut été en Normandie et en Bourgogne ; la firent aller `en Guienne, où M. son fils, M. de Bouillon et La Rochefoucauld (2) l’accompagnèrent ; et où, d’abord qu’elle fut arrivée, cette province se déclara pour les princes. Mais en Normandie, sitôt la cour

y arrivée, toutes les places de M. de Longueville se rendirent, et M. de Richelieu mit le Havre entre les mains de madame d’Aiguillon sa tante. fut

que La cour alla en Bourgogne après cela, où les places de M. le prince, quoique avec un peu plus de résistance, se rendirent tout de même. La cour alla en Guienne, où elle en trouva encore moins qu’en Bourgogne. Le parlement s’accommoda avec elle.. (1) La voulurent encore faire jeter dans la mer : Rien ne justifie cette imputation maligne. Le fait est qu’un matelot, qui portoit madame de Longueville à une barque éloignée du rivage, la laissa involontairement tomber dans la mer. — (2) La Rochefoucauld : Marsillac avoit pris ce nom depuis la mort de son père, qui étoit récente.