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[1649] MÉMOIRES

[1650] MÉMOIRES brevet de duc pour un de ses amis, quoique le peuple de Paris eût approuvé le raccommodement de ce .. coadjuteur avec le Mazarin, parce qu’il se voyoit défait par là de M. le prince, qu’il haïssoit alors encore davantage que le cardinal. Mais, comme le peuple est très-inconstant dans ses sentimens, celui de Paris, après avoir approuvé le raccommodement du coadjuteur et du Mazarin, prit beaucoup de dégoût dans la suite pour l’intelligence de ces deux hommes ; et l’aversion pour le ministre revint plus que jamais, et celle qu’on avoit pour M. le prince diminua beaucoup par la pitié que faisoit sa détention.

Le coadjuteur se trouva donc non-seulement trèséloigné d’obtenir rien du cardinal, mais encore n’ayant plus d’assurance pour sa personne que par la faveur de M. le duc d’Orléans, qui étoit devenue fort grande depuis la disgrâce de La Rivière. Il employa tout son savoir faire à rendre cette faveur encore plus grande ; et comme il ne pouvoit avoir de considération que par M. le duc d’Orléans’, il étoit de son intérêt que ce prince en eût beaucoup dans son parti. Il lui mit donc dans l’esprit de se rendre maître des trois princes, et de les faire venir à la Bastille. La cour ayant prévu ce coup avant que d’aller en Guienne, et les trouvant trop près au bois de Vincennes, elle l’avoit déjà fait consentir qu’ils fussent transférés à Marcoussis, qui étoit plus éloigné ; et cela sur le prétexte que M. de Turenne avançoit beaucoup, Monsieur ne pouvant pas les retirer si aisément de Marcoussis, quoique, s’il l’eût voulu bien fortement, la chose ne lui eût pas été fort difficile,