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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] particulièrement dans l’absence du Roi. Mais il aima mieux le demander à la cour, et trouva plus à propos qu’ils ne fussent transférés à la Bastille que par son consentement.

Sur cette proposition, et la cour et le ministre furent fort troublés, et l’on fit tout ce que l’on put pour lui ôter cette pensée, tant par les ministres qui étoient demeurés à Paris, que par des lettres. Mais on n’en put jamais venir à bout. Madame de Chevreuse, qui paroissoit être entièrement dévouée à la cour, et qui

avoit du crédit auprès de Monsieur, s’entremit aussi pour lui persuader de satisfaire la Reine là-dessus ; mais ce fut inutilement. Les amis des princes ne s’endormoient pas dans cette conjoncture, et recommençoient leurs négociations, tant du côté de la cour que du côté de la Fronde ; et, voyant que ces deux partis commençoient à se brouiller, ils eussent bien mieux aimé réussir par le moyen de la cour. Mais, après y avoir fait tout leur possible, jusqu’à proposer le mariage du prince de Conti avec la nièce du cardinal, ils virent à leur grand regret qu’il n’y avoit plus rien à faire de ce côté-là. On tourna donc toute la négociation du côté de la Fronde, et ce fut aussi avec plus de succès. Madame de Chevreuse écouta avec plaisir la proposition qu’on lui fit du mariage du prince de Conti avec sa fille. Ce fut madame de Rhodes qui la première l’engagea.dans les intérêts de M. le prince, par l’espérance qu’elle lui fit concevoir de ce mariage, fondée sur l’avantage que ce prince y trouveroit luimême ; et ce fut sur ce fondement qu’elle la rassura contre le peu de sûreté qu’il y avoit avec lui, en lui