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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 46t marche mit bien des gens en peine. Ceux du parti des princes étoient dans le dernier désespoir, ne trouvant point qu’il y eût la moindre espérance pour leur sortie ; et les frondeurs de leur côté, voyant la puissance du Mazarin augmentée, tant par la détention des princes dont il étoit devenu le maître absolu, que par le peu de fondement qu’il y avoit à faire sur M. le duc d’Orléans qui étoit leur seul appui, ils se crurent entièrement perdus ; et ayant su qu’à la cour on disoit qu’on les pouvoit arrêter, même dans les halles, ils se hâtèrent de signer le traité avec les princes. Comme ceux qui traitoient pour ces princes n’étoient pas fort scrupuleux, ils ne firent point de difficulté d’offrir à madame de Montbazon, de laquelle M. de Beaufort étoit amoureux et qu’elle gouvernoit, M. le prince de Conti pour sa fille, quoiqu’elle fût promise à un autre, et qu’on eût aussi promis ce prince à mademoiselle de Chevreuse. Mais madame de Montbazon ne voulut point donner dans cette proposition ; et l’on en trouva une autre qui lui fut plus agréable, qui étoit de lui faire avoir cent mille écus, dont il y en avoit quatre-vingts qu’on se faisoit fort de lui faire payer par la cour qui les lui devoit pour les appointemens de son mari, et le reste lui devoit être payé par les princes.

Cet article fut arrêté et signé par un traité particulier, parce qu’elle ne voulut pas que le reste de la Fronde le sût ; et ce traité fut fait quelques mois avant celui où madame de Montbazon ne signa point. Quoique M. de Beaufort et le coadjuteur ne s’aimassent guère’, la nécessité où ils étoient d’être bien ensemble fit qu’ils se raccommodèrent, parce qu’ils