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[1649] MÉMOIRES

[1650] MÉMOIRES n’avoient aucun crédit tous deux quand ils étoient désunis.

Les princes furent parfaitement bien servis dans cette occasion ; rien ne fut oublié pour leur liberté, quoiqu’on n’en espérât pas un fort grand succès. La principale personne qui se mêla de cette négociation fut la princesse palatine, femme du prince Edouard palatin, laquelle avant cela n’avoit pas trop. paru dans le monde. Il lui étoit même arrivé des affaires assez désagréables (¹) ; mais on lui reconnut tant d’esprit et un talent si particulier pour les affaires, que personne au monde n’y avoit si bien réussi qu’elle.

M. de Nemours (2) s’en mêla aussi ; mais il avoit plus d’honneur, de politesse et d’agrément que d’habileté. Il étoit pour les princes, parce qu’un peu avant leur prison, étant mal satisfait du cardinal, il l’avoit querellé jusqu’à lui dire des choses très-dures : sur quoi on lui dit qu’il étoit bien malheureux de n’en avoir point reçu de grâces après cela, et qu’il étoit le seul qui l’eût offensé sans récompense. La Rochefoucauld vint aussi à son grand regret négocier avec les frondeurs ; mais il falloit bien suivre le torrent. Le traité des princes et de la Fronde fut un grand secret ; et plus grand encore fut celui du mariage de mademoiselle de Chevreuse avec le prince de Conti. On ne voulut point surtout que M. de Beau(1) Des affaires assez désagréables : Elle avoit eu une intrigue avec le duc Henri de Guise, et l’avoit même suivi, sans autre garant qu’une promesse de mariage, lorsqu’en 1641 il avoit embrassé le parti du comte de Soissons. — (2) M. de Nemours : Charles de Savoie. Il étoit le frère aîné de celui qui épousa depuis mademoiselle de Longueville, auteur de ces Mémoires.