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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 37.djvu/15

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étoient recommandables par l’estime que le feu Roi avoit eue pour eux —, et les deux derniers par la confiance que la Reine avoit en eux, les considérant comme des anciens courtisans qui estimoient le cardinal Mazarin, et l’avoient, il y avoit long-temps, vu en France chez le cardinal de Richelieu avec Chavigny, qui employoient tous leurs soins à persuader la Reine de son habileté ; et ils n’eurent pas beaucoup de peine à réussir dans ce dessein : car cette princesse n’étant pas satisfaite de l’évêque de Beauvais, et ayant aperçu du vivant du feu Roi que le cardinal Mazarin avoit de la capacité, elle se trouva toute disposée à se servir de lui. Son esprit et sa docilité lui plurent dès les premières conversations qu’elle eut avec lui : et assez souvent, parlant à ceux en qui elle se confioit, elle avoit témoigné n’être pas fâchée de le voir, pour s’instruire avec lui des affaires étrangères dont il avoit une parfaite connoissance, et dans lesquelles le feu Roi l’employoit. Suivant donc son sentiment particulier, les conseils de quelques-uns de ses meilleurs serviteurs, et le désir de M. le duc d’Orléans et de M. le prince qui témoigna l’estimer, elle lui donna part à sa confiance, elle lui céda son autorité, et il se vit en faveur, lorsque ceux qui croyoient la posséder tout entière ne s’imaginoient pas qu’il osât seulement y penser. Cette insinuation se fit facilement dans l’ame