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le moment favorable pour reprendre le timon des affaires. Il rentra donc en France dans les premiers jours de janvier 1652, à la tête d’une petite armée levée à ses frais ; et il se rendit à Poitiers, où il fut reçu avec une grande satisfaction par la Reine et par le jeune Roi. Ce retour, auquel tout le monde devoit s’attendre, ranima la fougue du parlement de Paris, qui rendit contre le ministre les arrêts les plus violens ; mais qui, n’étant plus dirigé par le coadjuteur, s’abstint de lever de l’argent et des troupes. Gaston en avoit quelques-unes à sa solde, et se trouvoit fort embarrassé sur l’usage qu’il en devoit faire : le coadjuteur n’osoit lui donner des conseils énergiques, dans la crainte que la cour ne révoquât sa nomination au cardinalat. Ainsi cet homme, qui avoit figuré d’une manière si imposante dans le commencement des troubles, se trouvoit, par sa faute, réduit à une sorte de nullité.

Les partis étoient dans cette position qui préparoit le triomphe de Mazarin, lorsqu’une petite armée fournie par l’archiduc au prince de Condé s’approcha de Paris, sous les ordres du duc de Nemours. C’étoit pour le coadjuteur une occasion de susciter au ministre de nouveaux obstacles : aussi, quoiqu’il continuât de faire assurer à la Reine qu’il se tenoit dans la plus exacte neutralité, il poussa Gaston à joindre ses troupes à celles de Nemours : elles furent confiées au duc de Beaufort ; et les deux généraux marchèrent vers Orléans, dont Mademoiselle, fille aînée de Gaston, s’empara au nom de son père.

Alors le coadjuteur eut la nouvelle certaine qu’Innocent x l’avoit enfin nommé cardinal : il prit aussi-