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[1649] MÉMOIRES

sident de Bellièvre d’envoyer dire expressément au premier président de n’entendre à aucune proposition nouvelle, ni même de rien résoudre sur les anciennes, jusqu’à ce que tous les arrérages du blé promis eussent été entièrement fournis et délivrés, que tous les passages eussent été débouchés et tous les chemins ouverts, pour les courriers et pour les vivres.

Le 9, on donna arrêt de faire surseoir la conférence jusqu’à l’entière exécution des promesses et de l’ouverture des passages, non-seulement pour le blé, mais même pour toutes sortes de victuailles. Les plus modérés eurent peine à obtenir que l’on ajoutât cette clause à l’arrêt ; que l’on attendroit pour le publier que l’on eût su de M. le premier président si les passeports pour les blés n’avoient pas été expédiés depuis la dernière nouvelle qu’on avoit eue de lui.

M. le prince de Conti ayant dit le même jour au parlement que M. de Longueville l’àvoit prié de l’assurer qu’il partiroit de Rouen sans remise, le 15 du mois, avec sept mille hommes de pied et trois mille chevaux, et qu’il marcheroit droit à Saint-Germain, la compagnie en témoigna une joie incroyable, et pria M. le prince de Conti de presser encore plus M. de Longueville.

Le 10. Miron, député du parlement de Normandie, entra au parlement, et dit que M. de Longueville lui avoit donné charge de déclarer à la compagnie que le parlement de Rouen avoit reçu avec joie la lettre et l’arrêt de celui de Paris, et qu’il n’attendoit que M. de La Trémouille pour donner celui de jonction contre l’ennemi commun. Après qu’il eut fait ce discours, et ajouté que le Mans, qui s’étoit aussi déclaré