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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

son grand chemin. Les oraisons du maréchal de La Mothe n’étoient jamais que d’une demi-période ; et M. de Bouillon dit que, n’y ayant que moi dans la compagnie qui connût bien le fond de la ville et du parlement, il croyoit qu’il étoit nécessaire que j’agitasse la matière, sur laquelle il seroit plus facile après de prendre une bonne résolution. Voici la substance de ce que je dis :

« Nous avons tous fait tout ce que nous avons cru devoir faire : il n’en faut pas juger par les événemens. La paix est signée par des députés qui n’ont plus de pouvoir, elle est nulle. Nous n’en savons point encore les articles, au moins nous ne les savons pas parfaitement : mais il n’est pas difficile de juger, par ceux qui ont été proposés ces jours passés, que ceux qui auront été arrêtés ne seront ni honnétes ni sûrs. C’est à mon avis sur ce fondement qu’il faut opiner : et cela supposé, je ne balance point à croire que nous ne sommes pas obligés à tenir l’accommodement, et que nous sommes même obligés à ne le pas tenir, par toutes les raisons et de l’honneur et du bon sens. Le président Viole me mande qu’il n’y est pas seulement fait mention de M. de Turenne, avec lequel il n’y a que trois jours que le parlement a donné un arrêt d’union. Il ajoute que messieurs les généraux n’ont que quatre jours pour déclarer s’ils veulent être compris dans la paix ; M. de Longueville et le parlement de Rouen n’en ont que dix. Jugez si cette condition, qui ne donne le temps ni aux uns ni aux autres de songer seulement à leurs intérêts, n’est pas un pur abandonnement ! On peut inférer de ces deux articles quels seront