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[1649] MÉMOIRES

les autres, et quelle infamie ce seroit de les recevoir. Venons aux moyens de les refuser solidement, et avantageusement pour le public et pour le particulier. Ces articles seront rejetés universellement de tout le monde, et même avec fureur, dès qu’ils paroîtront dans le public. Mais cette fureur est à ce qui nous perdra, si nous ny prenons garde, parce qu’elle nous amusera. Le fond de l’esprit du parlement est la paix, et vous pouvez avoir observé qu’il ne s’en éloigne jamais que par saillies. Celle que nous y verrons demain ou après-demain sera terrible : si nous manquons de la prendre au bond, elle tombera comme les autres, et d’autant plus dangereusement que la suite en sera décisive. Jugez de l’avenir par le passé : voyez à quoi se sont terminées toutes les émotions que vous avez vues jusqu’ici dans cette compagnie. Je reviens à mon ancien avis, qui est de songer uniquement à la paix générale ; de signer, dès cette nuit, un traité sur ce chef avec les envoyés de l’archiduc ; de le porter demain au parlement ; d’y ignorer ce qui s’est passé aujourd’hui à la conférence, que nous pouvons très-bien ne pas savoir, puisque le premier président n’en a point encore fait part à personne ; u et de faire donner un arrêt par lequel il soit ordonné aux députés de la compagnie d’insister uniquement sur ce point, et sur celui de l’exclusion du cardinal Mazarin ; et, en cas de refus, de revenir à Paris prendre leurs places. Le peu de satisfaction que l’on y a eue du procédé de la cour, et de la conduite même des députés, fait que ce que la déclaration de M. de Turenne toute seule rendoit, très-