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[1650] MÉMOIRES

cette réponse, qui avoit été résolue chez la palatine, parut, par l’adresse de Monsieur, lui avoir été inspirée par la cour. Il ne répondit à Doujat et à Ménardeau[1], qui lui avoient été députés, qu’après en avoir conféré avec la Reine, à qui il tourna son absence du parlement d’une manière si délicate, qu’il se la fit demander. Ce qu’il dit aux députés acheva de confirmer la cour dans l’opinion que le maréchal de Gramont voyoit clair dans ses véritables intentions et le premier président en fut encore plus persuadé que les frondeurs demeuroient les dupes de l’intrigue. Comme il ne l’étoit pas lui-même du Mazarin à beaucoup près tant que le maréchal de Gramont, il n’étoit pas fâché que le parlement lui donnât des coups d’éperons et quoiqu’il fît toujours semblant de les rabattre de temps en temps, il n’étoit pas difficile à connoître quelquefois par lui-même et toujours par ceux qui dépendoient de lui dans la compagnie, qu’il vouloit la liberté des princes, quoiqu’il ne la voulût pas par la guerre.

Le 15, on continua la délibération.

Le 17, de même, avec cette différence que Deslandes-Payen, rapporteur de la requête de messieurs les princes, ayant été interrogé par le premier président s’il n’avoit rien à ajouter à son avis, qu’il avoit porté dès le 14 et répété dès le 15, y ajouta que si la compagnie jugeait à propos de joindre, aux remontrances qu’il feroit de vive voix et par écrit pour la liberté des princes, une plainte en forme contre la conduite du cardinal Mazarin ; il ne s’en éloigneroit pas. Broussel opina encore plus fortement contre lui.

  1. Gratien Menardeau conseiller au parlement de Paris. (A. E.)