Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/345

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se servir pour son avantage. Voilà, dis-je, un grand inconvénient qui est accompagné, de plus, d’un grand déchet de réputation, en ce qu’il fait voir Monsieur agissant en second avec M. le prince, et entraîné à une conduite dont non-seulement il n’aura pas l’honneur mais qui lui tournera même à honte, parce que l’on prétendra que c’étoit à lui à commencer à la prendre. Quelle utilité trouvera-t-il qui se puisse comparer à cet inconvénient ? On ne s’en peut imaginer d’autre qué celle d’ôter à la Reine des gens que l’on croit affectionnés au cardinal. Est-ce un avantage, quand on pense que les Fouquet, les Bertet, les Brachet passeront également la moitié des nuits auprès d’elle ; que les d’Estrées, les Souvré et les Senneterre y demeureront tous les jours ; et que ceux-ci y seront d’autant plus dangereux, que la Reine sera encore plus aigrie par l’éloignement des autres ? Je suis convaincu, par toutes ces considérations, que Monsieur doit faire à la première assemblée des chambres le panégyrique de M. le prince, sur la fermeté qu’il témoigne contre le retour de M. le cardinal Mazarin ; confirmer tout ce qui s’est dit en son nom par M. le prince de Conti, touchant la nécessité des précautions qu’il est bon de prendre contre son rétablissement ; combattre publiquement et par des raisons solides celle que l’on cherche dans l’éloignement des trois ministres ; faire voir qu’elle est injurieuse à la Reine, à laquelle on doit assez de respect et même assez de reconnoissance pour les paroles qu’elle réitère en toute occasion de l’exclusion à jamais de M. le cardinal Mazarin, pour ne