Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/368

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fut rempli le 15, le 16 et le 17, que de négociations qui ne furent, au moins par l’événement, que d’une substance très-légère, le fut pleinement le 18, par les remontrances du parlement. Le premier président les porta avec toute la force possible ; et quoiqu’il se contînt jusque dans les termes de l’arrêt, en ne nommant pas les sous-ministres, il les désigna si bien que la Reine s’en plaignit même avec aigreur, en disant-que le premier président étoit d’une humeur incompréhensible, et plus fâcheux que ceux qui étoient les plus malintentionnés. Elle m’en parla en ces termes et comme je pris la liberté de lui répondre que le chef d’une compagnie ne pouvoit sans prévarication, s’empêcher d’expliquer les sentimens de son corps, quoique ce ne fussent pas les siens en particulier, elle me dit avec colère « Voilà des maximes de républicain. » Je ne vous rapporte ce petit détail que parce qu’il vous fera concevoir le malheur où l’on tombe dans les monarchies quand ceux qui les gouvernent n’en connoissent pas les règles les plus légitimes et les maux les plus communs. Je vous rendrai compte, des suites des remontrances après que je vous aurai fait le récit d’une histoire qui arriva au Palais dans le temps de la délibération dont je viens de vous entretenir.

La curiosité de la matière y attira beaucoup de dames qui voyoient la séance des lanternes, et qui entendoient aussi les opinions. Madame et mademoiselle de Chevreuse s’y trouvèrent avec beaucoup d’autres le 13 juillet, qui fut la veille du jour auquel l’arrêt fut donné ; mais elles furent démêlées d’entre toutes les autres par un certain Maillard, qui étoit un criail-