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[1649] MÉMOIRES

pour la diriger aussitôt que je la vis formée. Je rendis en cette occasion un grand service à l’État, parce que si je n’eusse réglé, comme je fis, cette assemblée, il y eût eu assurément une fort grande sédition. Tout s’y passa avec un très-grand ordre. Les rentiers demeurèrent dans le respect, pour quatre ou cinq conseillers du parlement qui parurent à leur tête, et qui voulurent bien accepter le syndicat. Ils y persistèrent avec joie, quand ils surent par les mêmes conseillers que nous leur donnions, M. de Beaufort et moi, notre protection. Ils nous firent une députation solennelle et le premier président, voyant cette démarche, s’emporta, et donna ce second arrêt dont je viens de parler. Les syndics prétendirent que leur syndicat ne pourroit être cassé que par le parlement en corps, et non par la grand’chambre. Ils se plaignirent aux enquêtes, qui furent de même avis, après en avoir opiné dans leurs chambres ; et qui allèrent ensuite chez monsieur le premier président, accompagnés d’un très-grand nombre de rentiers.

La cour, qui crut devoir faire un coup d’autorité envoya des archers chez Parain des Coutures, capitaine de son quartier, et qui étoit un des douze syndics. Ils ne le trouvèrent pas chez lui. Le lendemain les rentiers s’assemblèrent en très-grand nombre en l’hôtel-de-ville et ils y résolurent de présenter requête au parlement, et d’y demander justice de la violence qu’on avoit voulu faire à un de leurs syndics.

Jusque là nos affaires alloient à souhait nous nous étions enveloppés dans la meilleure et la plus

    suivent ceux de Retz. Cet émissaire du coadjuteur fut nommé l’un des syndics des rentiers.