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[1649] MÉMOIRES

qui nous est commandée par toutes les lois divines et humaines, m’ait obligé de mettre au jour, sous le plus innocent des rois, ce que les siècles les plus corrompus ont détesté même dans le temps des plus grands égaremens des anciens tyrans. Oui, messieurs, Canto, Sociande et Gorgibus ont des brevets pour nous accuser, et ces brevets sont signés de l’auguste nom qui ne devroit être employé qu’à conserver encore mieux les lois les plus saintes. M. le cardinal-Mazarin, qui ne reconnoît que celles de la vengeance qu’il médite contre les défenseurs de la liberté publique, a forcé M. Le Tellier, secrétaire d’État, de contre-signer ces brevets infâmes. Nous en demandons justice, mais nous ne vous la demandons qu’après vous avoir très-humblement suppliés de la faire à nous-mêmes la plus rigoureuse que les ordonnances les plus sévères prescrivent contre les révoltés, s’il se trouve que nous ayons ni directement ni indirectement contribué à ce qui a excité ce dernier mouvement. Est-il possible, messieurs qu’un petit-fils de Henri-le-Grand qu’un sénateur de l’âge et de la probité de M. de Broussel qu’un coadjuteur de Paris soient seulement soupçonnés d’une sédition où l’on n’a vu qu’un écervelé à la tête de quinze misérables de la lie du peuple ? Je suis persuadé qu’il me seroit honteux de m’étendre sur ce sujet. Voilà, messieurs, ce que je sais de la moderne conjuration d’Amboise. »

Je ne vous puis exprimer les applaudissemens des enquêtes. Il y eut beaucoup de voix qui s’élevèrent sur ce que j’avois dit des témoins à brevet. Le bonhomme