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le massacre de l’hôtel-de-ville n’avoient pas diminuées. Cette solitude obligea ceux qui restoient à donner un arrêt qui portoit défenses de désemparer : en quoi ils furent mal obéis. Il se trouvoit par la même raison fort peu de monde aux assemblées de l’hôtel-de-ville. Le prévôt des marchands, qui ne s’étoit sauvé de la mort que par un miracle le jour de l’incendie, n’y assistoit plus. M. le maréchal de L’Hôpital demeuroit clos et couvert dans sa maison. Monsieur fit établir en sa place, par une assemblée peu nombreuse, M. de Beaufort pour gouverneur, et M. de Broussel pour prévôt des marchands. Le parlement ordonna à ses députés, qui étoient à Saint-Denis, de presser leur réponse ; et en cas qu’ils ne la pussent obtenir, de revenir dans trois jours reprendre leurs places.

Le 13, les députés écrivirent à la compagnie, et ils lui envoyèrent la réponse du Roi par écrit. En voici la substance : Que bien que Sa Majesté eût tout sujet de croire que l’instance que l’on faisoit pour l’éloignement de M. le cardinal Mazarin ne fût qu’un prétexte, elle vouloit bien lui permettre de se retirer de la cour, après que les choses nécessaires pour établir le calme dans le royaume auroient été réglées, et avec les députés du parlement qui étoient déjà présens à la cour, et avec ceux qu’il plairoit à messieurs les princes d’y envoyer. Messieurs les princes, qui avoient connu que le cardinal ne proposoit jamais de conférences que pour les décrier dans les esprits des peuples, se récrièrent à cette proposition ; et Monsieur dit avec chaleur qu’elle n’étoit qu’un piége qu’on leur tendoit, et que ni lui ni monsieur son cousin n’avoient aucun besoin d’envoyer les députés en leur