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nom, puisqu’ils avoient toute confiance à ceux de la cour du parlement. L’arrêt qui suivit fut conforme au discours de Monsieur, et ordonna aux députés de continuer leurs instances pour l’éloignement du cardinal. Messieurs les princes écrivirent aussi au président de Nesmond, pour l’assurer qu’ils continueroient dans la résolution de poser les armes aussitôt que le cardinal seroit effectivement éloigné.

Le 17, les députés mandèrent au parlement que le Roi étoit parti de Saint-Denis pour aller à Pontoise ; qu’il leur avoit commandé de le suivre ; que sur la difficulté qu’ils en avoient faite, il leur avoit ordonné de demeurer à Saint-Denis.

Le 18, ils écrivirent qu’ils avoient reçu un nouvel ordre de Sa Majesté de se rendre à Pontoise. La compagnie s’émut beaucoup, et donna arrêt par lequel il fut dit que les députés retourneroient à Paris incessamment. Monsieur, M. le prince et M. de Beaufort sortirent eux-mêmes avec douze cents chevaux pour les ramener, et pour faire voir au peuple qu’on les tiroit d’un fort grand péril.

La cour ne s’endormoit pas de son côté : elle lâchoit à tous momens des arrêts du conseil qui cassoient ceux du parlement. Elle déclara nul tout ce qui s’étoit fait, tout ce qui se faisoit et tout ce qui se feroit dans les assemblées de l’hôtel-de-ville ; et elle ordonna même que les deniers destinés au paiement de ses rentes ne seroient portés dorénavant qu’aux lieux où Sa Majesté feroit sa résidence.

Le 19, M. le président de Nesmond fit la relation de ce qu’il avoit fait à la cour avec les autres députés. Cette relation qui étoit toute remplie de dits et de