Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/155

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Roi ; et ceux qui la demanderont les premiers seront ceux qui en auront l’agrément dans le peuple. J’avoue que le peuple, selon ce principe, ne sait ce qu’il demande : car cette présence contribuera apparemment à y ramener plus tôt le Mazarin ; mais enfin il la demande : et comme le cardinal est éloigné, ceux qui la demanderont les premiers ne passeront pas pour mazarins. C’est votre unique compte : car comme vous n’avez pas d’intérêts particuliers, et que vous ne voulez dans le fond que le bien de l’État et la conservation de votre réputation dans le public, vous faites l’un sans nuire à l’autre. Je conviens que si vous pouviez empêcher le rétablissement du cardinal, le parti que je vous propose ne seroit ni d’un politique ni d’un homme de bien : car ce rétablissement doit être considéré, par une infinité de raisons, comme une calamité publique. Mais supposé, comme vous le supposez vous-même, qu’il soit infaillible par la mauvaise conduite de ses ennemis, je ne conçois pas comment la vue d’une chose que vous ne pouvez empêcher vous peut empêcher vous-même de sortir de l’embarras où vous vous trouvez, par une porte qui vous ouvre un champ et de gloire et de liberté. Paris, dont vous êtes archevêque, gémit sous le poids ; le parlement n’y est plus qu’un fantôme l’hôtel-de-ville est un désert ; Monsieur et M. le prince n’y sont maîtres qu’autant qu’il plaira à la canaille la plus insensée ; les Espagnols, les Allemands et les Lorrains sont dans ses faubourgs, qui ravagent jusque dans les jardins. Vous qui en êtes le pasteur et le libérateur, en deux ou trois rencontres