Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/158

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tai les avantages qu’il se donneroit à lui-même, en procurant une amnistie bonne, véritable, non fallacieuse, et au parlement et à la ville, qu’on ne lui refuseroit pas certainement, s’il faisoit voir à la cour un désir sincère de s’accommoder. Je lui fis voir que quand sa retraite à Blois, après laquelle il soupiroit depuis si long-temps, auroit été précédée du soin qu’il auroit eu de chercher dans la paix les sûretés nécessaires et au public et aux particuliers, elle ne lui pourroit donner que de la gloire ; et d’autant plus qu’elle ne seroit considérée que comme l’effet de la ferme résolution qu’il avoit prise de n’avoir aucune part au rétablissement du ministre. Que celle que je prétendois en mon particulier faire à Rome, avant que ce rétablissement s’effectuât, se pourroit attribuer à nécessité, parce que beaucoup de gens croiroient que j’y serois forcé par la crainte de ne pouvoir trouver ma sûreté dans les suites de ce rétablissement ; que sa naissance le mettoit au dessus et de ces discours et de ces soupçons ; et que s’il faisoit pour le public, avant que de se retirer, ce qui lui seroit assurément très-aisé du côté de la cour, il seroit à Blois avec quatre gardes, chéri, respecté, honoré et des Français et des étrangers, et en état de profiter, même pour le bien de l’État, toutes les fois qu’il lui plairoit, de toutes les fautes qui se feroient dans tous les partis.

Je vous prie d’observer que, quand je fis ce discours à Monsieur, j’étois averti de bonne part qu’il avoit eu la frayeur, cinq ou six jours avant la dernière, que je m’accommodasse avec M. le prince. Il me l’avoit lui-même assez témoigné quoique indirectement ;