Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/43

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ou six jours après. J’en reçus la nouvelle le dernier de ce mois de février, par un courrier que le grand duc me dépêcha. Je vous dirai comme la chose se passa à Rome, après que je vous aurai fait des excuses de vous avoir sans doute autant ennuyée que j’ai fait, et par la longueur de ce dernier mémoire, et par celle du discours de Monsieur à M. de Damville, qui sont remplies de mille circonstances que vous aurez déjà trouvées comme semées dans les différens endroits de cet ouvrage. Mais comme la plupart de ces circonstances sont celles qui ont formé ce corps monstrueux et presque incompréhensible, même dans le genre du merveilleux historique, dans lequel il semble que tous les membres n’aient pu avoir aucuns mouvemens qui leur fussent naturels, et même qui ne fussent contraires les uns aux autres, j’ai cru qu’il étoit même heureux de rencontrer, dans le cours de cette narration, une matière qui m’obligeât de les ramasser toutes ensemble, afin que vous puissiez, avec plus de facilité, découvrir d’un coup d’œil ce qui, n’étant que répandu dans les lieux différens, offusque la vérité de l’histoire par des contradictions que rien ne peut jamais bien démêler, que l’assemblage des raisonnemens et des faits. Je reviens à ma promotion.

Vous avez vu, dans le second volume de cette histoire, que j’avois envoyé à Rome l’abbé Charrier, qui trouva la face de cette cour tout-à-fait changée, par la retraite plutôt que par la disgrâce de la signora Olympia[1], belle-sœur du pape Inno-

  1. Dona Olympia Maldachini, femme du seigneur Pamfilio, frère du pape Innocent x, qu’elle gouverna durant son pontificat. Les plaintes et les railleries qu’on fit du Pape à cette occasion l’obligèrent à éloi-