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qu’après que messieurs les princes auroient posé les armes.

Le 22 du même mois, messieurs les présidens des comptes, à la réserve du premier, ne se trouvèrent pas à la chambre, sous je ne sais quel prétexte qui parut en ce temps-là assez léger. Je ne me souviens pas du détail. M. Perroches, un instant après, soutint à messieurs les princes, en face, qu’il falloit donner arrêt qui portât défense de lever aucunes troupes sans la permission du Roi ; et le même jour M. Amelot, premier président de la cour des aides, dit à M. le prince ouvertement qu’il s’étonnoit de voir sur les fleurs de lis un prince qui, après avoir si souvent triomphé des ennemis de l’État, venoit de s’unir à eux, etc. Je ne vous rapporte ces exemples que comme des échantillons. Il y en eut tous les jours quelques-uns de cette espèce ; et il n’y en eut point, pour peu considérable qu’il parût sur l’heure, qui ne laissât dans les esprits une de ces sortes d’impressions qui ne se sentent pas d’abord, mais qui se réveillent dans la suite. Il est de la prudence d’un chef de parti de souffrir tout ce qu’il doit dissimuler : ce qui accoutume les corps ou les particuliers à la résistance. Monsieur, par son humeur et par l’ombrage que M. le prince lui faisoit à tous les instans, ne vouloit déplaire à qui que ce soit. M. le prince, qui n’étoit dans la faction que par force, n’étudioit pas avec assez d’application les principes d’une science dans laquelle l’amiral de Coligny disoit que l’on ne pouvoit jamais être docteur. Ils laissèrent non-seulement l’un et l’autre la liberté, mais encore la licence des suffrages, à tous les particuliers. Ils crurent, dans toutes