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MÉMOIRES

démission qu’il avoit faite en faveur de son fils ; à quoi le président de Maisons se rendit assez aisément : de sorte que la chose demeura arrêtée que M. de Maisons garderoit sa place de second président, et que M. de Nesmond le fils demeureroit en possession de la sienne.

On disoit sur cela que chacun avoit son compte en cet accommodement, excepté M. de Maisons le fils, qui à l’âge de quarante-deux ans, et étant depuis plusieurs années sans charge, attendroit peut-être encore longtemps celle de son père, qui n’avoit intention de s’en dépouiller que par sa mort ; d’autant plus qu’il alloit être second président, et qu’il se vouloit conserver en ce poste, qui le rendoit considérable dans sa compagnie, du moins jusqu’à la fin du procès que son second fils l’abbé de Longueil avoit intenté contre lui pour la succession de sa mère, dont il demandoit compte à son père : ce qui les avoit tellement aigris l’un contre l’autre, qu’il n’y avoit sorte de chicane dont ils ne se servissent pour se persécuter l’un l’autre. Et pour confirmer cela, on alléguoit qu’il avoit tenu le bec en l’eau à son fils aîné depuis dix ou douze ans, sous divers prétextes, tantôt du service de la chambre de l’édit, tantôt de l’affaire contre son cadet, etc. ; et que même ayant vu le président de Nesmond malade à l’extrémité, au lieu de faire prendre place au parlement à son fils aîné, il s’en étoit allé à Maisons, donnant ainsi le temps à M. de Nesmond le fils de le prévenir.

On disoit aussi que la civilité que lui fit le président de Novion de l’aller trouver à Maisons étoit pour le porter à garder sa place, nonobstant l’intérêt parti-