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DE CONRART.

qui étoit reçu en survivance de son père long-temps avant celui du président de Nesmond, prétendoit prendre sa place le premier en vertu d’un acte que son père avoit mis depuis la maladie du président de Nesmond le père entre les mains de Boileau, greffier de la grand’chambre, par lequel il se désistoit de la fonction de sa charge en faveur de son fils, lequel étant allé de très-grand matin au Palais, et en trouvant toutes les portes fermées, n’y put entrer qu’après que le jeune président de Nesmond y eut été installé. Comme il alla en la chambre de la Tournelle, il l’y trouva assis, et lui dit que ce n’étoit pas là sa place, et qu’elle lui appartenoit. L’autre lui dit qu’il avoit pris possession de sa charge en la grand’chambre, et qu’ensuite il étoit venu en la Tournelle, où il s’étoit rendu des arrêts auxquels il avoit opiné ; et qu’ainsi il étoit en possession, et qu’il ne croyoit pas qu’il dût y avoir aucune contestation entre eux. M. de Maisons allégua sa réception en survivance, beaucoup plus ancienne que celle de M. de Nesmond ; l’acte de démission de son père en sa faveur, antérieur à la prétendue prise de possession qu’on lui alléguoit. Il se plaignit de la violence du premier président, qui avoit fait fermer les portes du Palais ; ce qui l’avoit empêché de prendre sa place le premier, comme il eût fait sans cela ; et il protesta de se pourvoir pour la conservation de son droit. Leurs amis s’entremirent incontinent pour les accommoder ; et Novion même, qui avoit intérêt que le président de Maisons le père quittât sa place de second président parce qu’il y fût monté, ne laissa pas de l’aller trouver à Maisons pour lui témoigner que, s’il la vouloit garder, il oublieroit volontiers la