il répondit : « C’est une question que je n’ai jamais osé faire à M. Duplessis, parce qu’elle me sembloit trop délicate ; mais je vous dirai que M. Duplessis, au bout de la galerie où étoient ses livres, dans le château de Saumur, avoit un petit cabinet dans lequel il n’y avoit que ceux qu’il avoit faits ou composés, bien reliés, et même la plupart imprimés sur du vélin. Parmi ces livres-là il y avoit aussi un exemplaire du Junius Brutus, lequel M. Duplessis me faisoit ôter toutes les fois que quelque personne de qualité désiroit de voir ce petit cabinet. Il me donnoit la clef, et disoit que j’allasse devant et que j’ouvrisse la porte, ajoutant tout bas ou me faisant signe que j’ôtasse ce livre de Junius Brutus : ce que je faisois ; car M. Duplessis savoit bien que ce livre n’étoit pas dans l’approbation de tout le monde, et vouloit éviter les occasions d’en parler. »
En donnant la liste des ouvrages de Conrart, nous avions négligé d’indiquer les six madrigaux dont il a orné la Guirlande de Julie d’Angennes, duchesse de Montausier. (Voyez la Guirlande de Julie ; Paris, imprimerie de Monsieur, 1784, in-8o.)