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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

état qu’elles étoient auparavant qu’ils eussent pris les armes.

Cette déclaration des princes fit connoître à M. Le Prévôt, et à ceux qui avoient le secret de la négociation, que Leurs Altesses, et particulièrement M. le prince, en vouloient à quelque autre chose qu’à M. le cardinal, puisque Son Eminence étant partie, ils ne parloient pas de poser les armes ; mais ils demandoient que le Roi fît éloigner ses troupes d’où elles étoient, et une infinité d’autres choses, auparavant qu’ils se missent en devoir de faire ce qu’ils étoient obligés : ce qui donna occasion de prendre de plus fortes résolutions, et de rendre par force le Roi maître dans Paris, puisque les princes s’opposoient à sa venue. Ce fut alors que le sieur Du Fay fit voir à M. Le Prévôt un dessein qu’il avoit fait de rendre Sa Majesté maître de la Bastille et de l’Arsenal ; il fit voir les poudres, les pétards, les grenades, les échelles, et toutes les machines qu’il avoit disposées pour l’exécution.

Le projet qu’on en avoit fait fut envoyé à la cour sous le chiffre du père Berthod, adressé à M. de Glandèves, qui le communiqua à la Reine, à M. le prince Thomas et à messieurs Servien et Le Tellier, qui l’agréèrent d’autant plus volontiers qu’ils y trouvèrent qu’on ne leur demandoit que trois cents hommes seulement pour venir à bout de leur entreprise. On faisoit voir l’endroit par où on les feroit entrer dans Paris, la façon qu’ils y demeureroient sans être connus ; qu’ils n’avoient pas besoin d’y venir avec des armes, parce qu’on en avoit de toutes prêtes pour leur en donner dans l’occasion.

Dans le même mémoire on demandoit un pouvoir