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[1652] MÉMOIRES

augmenter leur intrigue ; et ce qui leur aida beaucoup fut qu’on leur envoya de la cour des ordres pour agir avec plus de fermeté.

On les fit voir à quantité de bourgeois bien intentionnés, qui s’échauffèrent par là dans le service du Roi, parce qu’ils voyoient que Sa Majesté vouloit absolument revenir à Paris.

Mais ce n’étoit pas assez d’avoir les bons bourgeois : les négociateurs avoient besoin du petit peuple, et ne le pouvoient gagner que par de l’argent, qu’ils demandoient tous les jours à la cour, et qu’on ne leur envoyoit pas, quoique le sieur Langlois, valet de chambre de la Reine, donnât de fort bons expédiens pour en trouver, sans en prendre sur le peuple, ni même dans les coffres du Roi.

Tous ces expédiens furent inutiles ; les réponses de la cour, au lieu de parler d’argent, disoient tout autres choses qui ne laissoient pas de satisfaire les affectionnés au service, parce qu’elles promettoient toujours le retour du Roi, et témoignoient que Leurs Majestés étoient fort satisfaites du procédé des négeciateurs : et ce qui les réjouit beaucoup, et qui leur fit croire que la cour vouloit tout de bon revenir à Paris, ce fut que dans une lettre du 20 de septembre, que M. de Glandèves écrivit au père Berthod de la part du conseil secret, il disoit positivement que la cour ne vouloit pas que le cardinal de Retz fût dans la négociation.

Cette lettre fut reçue de M. Le Prévôt de Saint-Germain et des autres amis, qui en eurent une joie qui n’étoit pas commune, parce que si la cour les eût obligés de donner la participation entière de leur né-