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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/333

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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

s’emparer des meilleurs quartiers de la ville, et de désoler le royaume. Faut-il souffrir ceci davantage à Paris, pour nous y attirer tous les fléaux du ciel, comme il a déjà fait par ses rebellions et par ses impiétés ? Sa Majesté demande qu’il en sorte avec une cinquantaine de ses adhérens, qu’il mette les armes bas, et qu’elle lui pardonnera.

Pour exécuter la volonté du Roi, il n’y a plus d’officiers établis dans la ville de Paris. Ceux qui se le disent, et qui prétendent gouverner et policer cette grande ville, n’ont aucune puissance et mission légitime ; et l’on ne les peut reconnoître que comme des monstres enfantés par la rébellion : on ne leur peut obéir sans blesser sa conscience et sa réputation, sans se rendre criminels de lèse-majesté. Cependant la désolation est partout ; les gens de bien souffrent ; la justice n’a plus de fonction ; les marchands voient perdre leurs biens par les banqueroutes qui se font tous les jours, et la cessation du commerce ; les pauvres artisans sont à la mendicité ; les malades meurent sur le pavé ; les hôpitaux ne sont pas capables d’en contenir le nombre ; tout le monde généralement se plaint, et il en reste peu qui ne commencent à sentir le mal universel ; la tyrannie est armée dans la ville d’impies et de satellites : elle viole les lois et le droit des gens ; elle brûle et saccage les citoyens dans les lieux publics, et continue à faire publier des libelles pour tâcher à faire persuader que ses auteurs et ses suppôts sont bien intentionnés : mais on est désabusé. Nous voyons notre Roi à nos portes, qui nous tend les bras, et qui comme un bon père ne