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[1652] MÉMOIRES

nous a fait que montrer les verges d’une main, et de l’autre les fruits de la paix et de sa clémence ; et néanmoins il y a des esprits si malheureux dans Paris, qu’ils aiment mieux périr en continuant toujours à faire des brigues pour envelopper tout le monde dans une désolation publique, que de se soumettre à l’obéissance du Roi, et à ce qu’ils doivent à la charité du prochain. C’est ce qui a fait résoudre grand nombre des plus notables de la ville de s’assembler, et de conférer sur les moyens de rétablir toutes choses dans leur ordre ; et ne trouvant point de puissances légitimes dans la ville, ils en ont demandé une au Roi, qui la leur a accordée, et en conséquence ils ont résolu l’exécution des choses suivantes, au péril de leurs vies et de leurs biens.

Premièrement, de s’opposer et empêcher par toutes voies qu’il ne soit levé aucunes taxes, sous quelque prétexte que ce soit, sur les particuliers, habitans de la ville, et de faire rendre l’argent à ceux qui peuvent avoir payé par timidité ; et où il s’en trouvera l’avoir payé pour contribuer volontairement à la rébellion des princes, il sera fait note contre eux, pour être punis comme perturbateurs du repos public.

En second lieu, qu’il sera député vers Sa Majesté pour la supplier très-humblement de revenir dans Paris pour y établir le repos et l’abondance, par le rétablissement du commerce, sur l’assurance qui lui a été donnée de la fidélité des bons citoyens ses sujets, et de l’exil des rebelles, pour le pardon desquels on implorera sa clémence.