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[1652] MÉMOIRES

conséquent aucun sujet de l’aimer ; qu’il nourrit Tavannes l’année passée durant deux mois, sans qu’il ait reçu de ses nouvelles depuis, non pas même un simple compliment ; et que cela ne l’oblige pas à prendre tant de peine pour lui : qu’à la vérité Valon y est, et que quoiqu’il ne le connoisse point, étant serviteur de Son Altesse Royale et galant homme, à ce qu’il a appris, il pourra bien l’aller secourir. Voilà de quelle sorte il se divertit ; et si l’on avoit recueilli tout ce qu’il a déjà fait et dit, le recueil en seroit trop gros. On ne dit pas que ses troupes fassent de si grands ravages que ceux qu’elles ont faits en Champagne.

Étampes est extrêmement pressé par les troupes du Roi. La demi-lune que tenoient les assiégés fut prise et reprise trois fois lundi dernier, et enfin demeura aux gardes qui l’avoient attaquée. Il y a pour le moins cinq cents hommes de tués de part et d’autre, mais plus du côté des princes. Il y est demeuré des gens de qualité : on parle entre autres du comte de Quincé, du marquis de Nonant, et d’autres encore dont je n’ai pu retenir les noms. Les assiégeans sont attachés à la muraille ; ceux de dedans manquent de poudre, quoiqu’on die que deux cent cinquante cavaliers qui y sont entrés y en aient porté.

Ce matin on a trouvé des placards affichés au coin des rues contre M. le cardinal de Retz, qui portent qu’il veut entrer dans le ministère, et ruiner Paris en ruinant le parlement ; que pour cela il avoit emprunté cinq millions, et qu’il le falloit poignarder, etc.

Les députés du parlement ne sont pas encore de retour. Le fils de M. le président de Nesmond, chef de