Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [t658j 1 [

traitoient avec lui avoient remarqué en sa personne un don singulier d’oubliance, étant nécessaire de lui présenter jusques à sept ou huit fois les mêmes mémeriaux, non-seulement pour des choses qu’il promettoit, mais pour celles qu’il désiroit ardemment d’achever et pourvu que Dieu lui fît la grâce de se souvenir de ce qu’il promettoit, il le tenoit assez fermement : mais, comme je le viens de dire, le bon seigneur voloit un peu le papillon, et sa mémoire étoit très-sujette à caution.

Le prince d’Ausberg étoit le second. Il avoit été tout puissant auprès de Ferdinand ni tout le monde convenoit de son extrême capacité, mais l’on tomboit aussi d’accordqu’il falloitbien prendre gardequ’il n’eût ou ne crût avoir quelque intérêt en uneaSaire ; car pour peu qu’il se l’imaginât, rien n’étoit capable de lui faire prendre une autre route. Son crédit auprès du, roi de Hongrie étoit médiocre ; et le mépris qu’il avoit pour le prince de Porcie son premier ministre alloit au-delà de l’imagination aussi n’avoit-il aucune correspondance avec lui.

Le prince de Lobkowitz, le comte de Schwartzemberg et le comte de Curtz, vice-chancelier de l’Empire, qu’on tenoit très-bien informé des affaires, et homme de fort bon sens, étoient aussi dans le conseil.

Quant à l’archiduc, tous ceux qui l’ont connu particulièrement, et traité avec lui, convenoient tous que c’étoit un prince doux et d’une grande bonté, qui avoit de la valeur, et plein de piété et de religion. Le comte de Schwartzemberg avoit un grand crédit sur son esprit ; les jésuites de leur côté n’en