Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/44

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DU MARÉCHAL DE GHAMONT. [l65gj J /{.t

du roi d’Espagne, et recevoir les ordres nécessaires pour faire les ouvertures de la paix et celles du mariage.

Ses pas furent heureusement comptés ; car, pour peu qu’il y eût eu de retardement en sa marche, il trouvoit le Roi marié à Lyon avec la princesse Marguerite de Savoie, que madame Royale sa mère (’) y avoit amenée à ce dessein.

Le Roi avoit quasi forcé le cardinal à faire ce voyage, qui n’étoit pas à son goût, et qu’il avoit empêché autant qu’il lui avoit été possible, sans toutefois faire de violence a sa volonté car comme la princesse ne passoit pas pour être des plus aimables, il appréhendoit avec raison que son visage venant à choquer le Roi, il n’en voulût plus après pour sa femme, et que madame Royale étant venue sur l’espoir d’un mariage assuré, et s’en voyant frustrée, ce ne fût un auront public pour toute la maison de Savoie ce qui se pouvoit éviter, Je Roi ne partant point de Paris, et par conséquent n’en venant pas à un si grand éclat, et évitant de donner une mortification de semblable nature à une maison qui, pendant tout le cours de la guerre, étoit demeurée fermement attachée à l’alliance et aux intérêts de la France.

Le raisonnement du cardinal étoit juste et plein de raison ; mais la chose se tourna bien différemment de ce qu’il avoit craint et imaginé car le Roi étant allé au devant de la princesse, et l’ayant vue, il revint au galop dire à la Reine qui le suivoit qu’elle la trouveroit fort à son gré ; et s’étant mis en portière avec elle, l’entretint tout le long du chemin (<) <)<t mère La princesse Christine, fille de Henri)v.