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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/61

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t65~J MÉMOJKES

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celles de la couronne de France, dont Sa Majesté-Catholique a huit cents tentures dans ses garde-meubles ce qui m’obligea une fois de dire à Philippe V, lorsque depuis j’étois ambassadeur extraordinaire auprès de lui, qu’il en falloit vendre quatre cents pour payer ses troupes et faire la guerre, et qu’il lui en resteroit encore suffisamment de quoi meubler quatre palais comme le sien.

La situation et la, vue du palais sont belles ; et la place qui est au devant magnifique.

La maison du Prade fut bâtie par Charles V les appartemens-n sont petits, et assez commodes ; mais cela ne sent nullement sa maison royale. Elle est située en fort beau lieu, et en très-bon air. Quant à la Casa del Campe, il y a quelques jardins très-petits et mal entretenus ; et la maison a plus de l’air d’un cabaret que d’autre chose.

Pendant que le maréchal de Gramont visitoit tous ces lieux, il fit partir le sieur de Gontery, premier maître d’hôtel de Monsieur, pour porter à Leurs Majestés, et au cardinal Mazarin, les nouvelles de sa prompte et favorable expédition ; et les lettres qu’il leur rendit de sa part étoient de cette teneur « SIRE

<(Je m’estime le plus heureux de tous les hommes de pouvoir, sans flatter Votre Majesté, l’assurer clu’il n’y a rien de plus beau que J’Infante, et que le roi d’Espagne l’a accordée pour femme à Votre Majesté, avec des témoignages de joie et de paroles si obligeantes qu’on n’y sauroit rien ajouter dont je me réserve a rendre en peu de jours un compte plus exact