Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

) 165g] MÉMOIRES

62

« Ayant pris congé de Sa Majesté Catholique, je fus a l’appartement de la Reine, que je trouvai avec ses fils à droite, et les Infantes à gauche (l’Infante qui doit être notre reine dans le même rang). Elle me témoigna en peu de paroles beaucoup de satisfaction de la paix et du mariage, et me dit qu’elle avoit fait venir les princes ses fils afin que je les visse. Le prince d’Espagne me parut fort joli ; l’Infant n’a que dix mois, et le coloris si blafard, qu’il pourroit.bien passer avant qu’il fût peu en l’autre monde. « Après avoir achevé mon compliment à la Reine, je lui demandai permission de m’approcher de l’Infante, et de lui parler : à quoi elle me répondit : Bien podeis (’)/ car le langage laconique leur est en particulière recommandation. Je crus que le roi Catholique m’ayant déclaré qu’il donnoit au Roi l’Infante sa fille en mariage, je pouvois avec liberté m’étendre davantage que je n’avois fait à ma première audience, etm’étois imaginé qu’à cette seconde j’aurois quelque réponse moins sèche qu’à la première et pour l’y obliger, je tâchai à dire en espagnol ce que la rhéterique gasconne peut dicter à une personne qui galantise pour son maîtr e mais ce que j’en pus arracher fut Desid à roi ~M <yMe-o ay-tre siempre muy rendida à su ~o~< Et comme ce sont paroles sacramentales, je n’ai pas cru devoir ni en omettre une lettre, ni les changer de langage, ni me passer de les écrire au Roi, à la Reine et à Votre Eminence, qui ne seront pas surpris de la brièveté du discours, puisque, excepté le Roi son père, elle n’en a jamais

O) J~tey ; podeis : Vous le pouvez.–(2) Desid a roi <t< etc. Dites !) à n)a tante t[ne je serai toujours très-soumise à sa volonté.