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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/270

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

grands officiers de la couronne. Ce conseil se nommoit de la régence, et la Reine y avoit deux voix. Elle étoit maîtresse absolue de l’éducation de son fils. La régence, dans les affaires importantes, ne pouvoit prendre de résolution sans-consulter le sénat, qui étoit un corps composé de trente-cinq sénateurs outre les cinq grands officiers ; et en cas qu’ils voulussent obliger le royaume à fournir extraordinairement des troupes ou de l’argent, il falloit assembler la diète, composée des quatre États, savoir la noblesse, le clergé, les bourgeois, et les paysans.

L’alliance avec la France avoit aidé aux Suédois, sous les règnes de Gustave-Adolphe et de sa fille Christine, à se faire céder des provinces en Allemagne, qui les rendoient considérables plus que tout le reste de leurs États. Charles-Gustave, qui avoit succédé à Christine, avoit été uni avec la France, quoique d’une alliance moins étroite. L’amitié de cette couronne n’avoit pas peu contribué à lui faire obtenir des conditions avantageuses dans les traités conclus avec le Danemarck à Roschild et à Copenhague. Outre ces traités, qui terminèrent les différends entre le Danemarck et la Suède, elle en avoit conclu un autre à Olvick par la médiation de la France, qui régloit les intérêts que la Suède avoit à démêler avec la Pologne. Ainsi la tranquillité de la régence ne pouvoit être troublée que du côté de la Moscovie. Les régens firent aussi la paix avec les Moscovites, afin de n’avoir plus rien à craindre de la part de leurs voisins. Mais les conquêtes faites sous les trois derniers règnes, le grand secours d’argent que, la Suède avoit tiré de la France, avoient accoutumé les principaux seigneurs