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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/284

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

munication entre les Turcs et les Tartares, et les empêcher de se secourir mutuellement ce qui feroit tomber Kaminiek de lui-même, et donneroit le moyen à l’Empereur de poursuivre ses conquêtes en Hongrie, où il n’auroit affaire qu’aux Turcs.

Les Vénitiens, de leur côté, faisoient de grands progrès dans la Morée, et paroissoient souvent avec leur flotte à l’embouchure des Dardanelles.

Le roi de Suède, oubliant que le Roi, par la paix de Nimègue, lui avoit fait rendre ses États d’Allemagne, piqué sur l’affaire du duché de Deux-Ponts, étoit prêt à se joindre à nos ennemis, et cela d’autant plus qu’il voyoit le roi de Danemarck prendre sa place parmi nos alliés, et faire avec nous des traités qui lui donnoient beaucoup de jalousie : c’est ce qui le poussa à signer avec les Hollandais un traité de ligue défensive, par lequel les parties se promettoient mutuellement de se secourir en cas de besoin, de six mille hommes et de douze vaisseaux de guerre.

Le prince d’Orange, plus ambitieux que jamais, ne songeoit qu’à rallumer la guerre, qui seule pouvoit l’élever. Ses charges de stathouder et de capitaine général en Hollande lui avoient donné le moyen de se faire des créatures ; et, par une application continuelle et une grande capacité, il s’étoit rendu aussi absolu dans les Provinces-Unies que s’il en eût été souverain. Il avoit eu l’adresse de mettre l’électeur de Brandebourg dans sa dépendance, en promettant à l’électrice de procurer de grands avantages en Hollande aux enfans qu’elle avoit de l’électeur, dont elle étoit la seconde femme. Il avoit, dans le commencement de sa vie, tenté toutes sortes de moyens pour avoir l’amitié et