Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xi
introduction

la Chine, l’Assyrie, la Babylonie, les Celtes et les Scandinaves, le possédèrent. Dans l’Inde, il se répète jusqu’à trois fois, et l’Amérique nous le révèle dans cette triade d’aigles blancs, producteurs du jour et de la nuit, fulgurants dans la nue, et dont le fils est le protecteur de l’homme déchu, et le sauve du courroux paternel.

Ce dogme universel renfermait, à lui seul, tout ce qui est nécessaire au salut.

À la vérité, cette trinité est matérielle ; ce Dieu trine a un corps ; il est mâle, femelle et fils unique. Mais il faut bien concéder quelque chose à la rusticité, à la grossièreté des peuples enfants ou barbares. Cela ne constitue pas une erreur fondamentale.

Ce dogme universel avait son prototype dans Jahowah, trinité hébraïque toute spirituelle, dont la première personne, le Père, créa tout par son Verbe, et vivifia toute créature par son Esprit.

À cet Esprit de Dieu, Rouch-Ellohim, la Synagogue prêtait aussi le sexe féminin. Non point qu’elle lui en reconnût les attributs, ce qui est de la matière corporelle ; mais en lui en reconnaissant les attributions, ce qui est du ressort de l’esprit, de l’âme.

Ces attributions féminines de l’Esprit de Dieu sont la vivification, l’amour, la consolation, la grâce et les faveurs célestes ; en un mot, tout ce qu’il y a de sensible, de tendre, d’exquis et de maternel dans Dieu pour ses créatures. Et voilà ce qui explique cette