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introduction

parole de Jésus-Christ « que les blasphèmes contre la sainteté de l’Esprit ne trouveront pas de rémission » ; de même que, parmi nous, l’outrage commis contre l’honneur d’une épouse, contre la sainteté d’une mère, soulève notre indignation, appelle la vengeance.

Or, cette théorie n’est autre que celle exposée par Thomas d’Aquin dans son Traité de la Trinité chrétienne. Le dogme s’est épuré, il s’est élucidé, au fur et à mesure que l’intelligence humaine s’est dégagée de la matière. Il n’a pas varié depuis les temps anciens, et c’est ce qui nous console.

Les traditions universelles et naturelles abondent dans les souvenirs des Peaux-Rouges. Elles ne sont point particulières à la Bible. Elles sont le lot de l’humanité, et Moïse n’a fait que mettre par écrit ce qu’il en savait, ou plutôt ce qui était la version chaldéo-hébraïque connue de son temps.

Ici donc, nous n’avons aucun sujet de nous étonner. Ce qu’il y aurait d’étonnant, ce serait que les Américains ne possédassent pas ces traditions générales.

Nous ne devons pas trop nous émerveiller, non plus, de distinguer dans leurs souvenirs, assez fidèlement conservée, l’histoire d’Abraham et de Sarah. Georges Le Syncelle dit que, du temps des Romains, ce couple patriarcal était connu dans les trois continents, et qu’il n’y avait pas de peuple qui ne le revendiquât pour ancêtres. Abraham était adoré à Rome par