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introduction

principal de traditions araméennes, comme des scions sauvages sur l’arbre fruitier. Idées zoroastriennes et culte moabite, mythes puniques et origines ammonites, héros lunaires et femmes célestes, l’antique prétention d’une provenance sidérale, cause des rivalités et des guerres qui divisèrent, dans l’Inde, Khourous et Pandous : l’homme érudit retrouvera de tout cela dans ce pandémonium arctique. Je lui promets plus d’une surprise, plus d’un cri de joie.

On a prétendu que l’apologue était inconnu des Peaux-Rouges, que leur intelligence est trop grossière pour avoir jamais conçu de personnifications. C’est encore une de ces erreurs inspirées par l’esprit de système, et qu’il faut laisser à la charge des écrivains du siècle dernier, en Amérique, à Schoolcraft, l’homme qui a répandu le plus d’erreurs sur les Peaux-Rouges.

Il suffira de parcourir les présentes légendes pour se convaincre du contraire. Nos Indiens ne le cèdent en rien aux Orientaux, sur ce point. Si la Bible a été écrite dans le même esprit cabalistique, il est à croire que nous ignorons encore le vrai sens d’une foule de passages jusqu’ici réputés très clairs.

Enfin, on trouve dans ces traditions des souvenirs d’un ordre tout à fait physique, qui corroborent les données ou les hypothèses de la géologie et de l’histoire. Tels sont la période glaciaire, le changement d’axe de la terre, un cataclysme volcanique qui semble admettre l’effondrement d’une partie occidentale du continent