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xiv
introduction

l’histoire de Moïse, de Josué, de Samson, de Jonas, de Judith, de Tobie, que notre étonnement a le droit de s’accentuer, parce que ces personnages appartiennent exclusivement au peuple hébreu, et que, si leur histoire a pénétré en Amérique, ce n’a pu être que par le moyen des Israélites eux-mêmes. Ils y ont donc été avant nous.

Cette conclusion est aussi logique qu’indéniable. Pas n’est besoin de se répandre en vaines paroles, pour cela. Et lorsqu’aux traditions s’allie la preuve tirée de l’usage de la circoncision, du Phasèh, des néoménies, des prescriptions judaïques, la certitude devient irréfragable, quand bien même on n’aurait pas retrouvé au Mexique le blason de la tribu de Dan, qui fut aussi celui de Sparte, à savoir le grand aigle blanc, tenant dans ses serres le serpent chananéen.

Avec l’histoire fabuleuse de l’aveugle qui représente Tobie, se rompt la chaîne des traditions au cachet hébraïque, aussi bien que leur parodie kuchite.

Elles passent alors à des récits qui semblent accuser une vague teinture d’un christianisme oblitéré, après une lacune où ne se montrent que des combats avec des cannibales et des monstres mangeurs d’hommes, étrangers à l’Amérique, mais propres à l’Asie, tels que serpents énormes, lions, crocodiles, ou à des rencontres avec des pachydermes et des herbivores monstrueux, inconnus dans les pays occupés actuellement par ces Sauvages.

Des éléments étrangers se greffent sur le tronc