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légendes et traditions

— Mon frère cadet, nos parents ne sont point encore morts. Tu ferais bien de t’en retourner vers eux afin de leur venir en aide ; car j’imagine que tu n’as pu voir encore tes belles-sœurs.

— Non, mon frère, dit l’autre, je n’ai pu les voir encore, cependant je ne compte pas repartir. Je veux demeurer avec toi.

En ce moment, la femme du soir étant partie, le frère cadet l’entrevit un peu par derrière. Il n’aperçut que son vêtement qui était resplendissant. Mais ce fut tout ce qu’il en vit.

Le soir venu, la femme du matin sortit à son tour, et il put également l’entrevoir par derrière. Il dit alors à son aîné :

— Voilà que je commence à voir un peu tes femmes, mais seulement par derrière.

L’aîné lui répondit :

— Mon cadet, je ne t’ai pas encore tout dit. Moi-même, étant sur mon trépas, je partis pour la lune où j’ai pris ces femmes. Elles appartiennent à la race lunaire, et c’est pourquoi tu ne peux les voir, puisqu’elles ne sont pas de la même nature que toi.

Le cadet demeura encore deux autres jours et deux autres nuits avec son aîné, et il parvint alors à voir parfaitement les deux épouses de son frère. Elles étaient blanches comme la neige.

L’aîné lui dit :