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des dindjié ou loucheux

C’était une belle tente que cette loge, au fond de laquelle on voyait de la belle viande suspendue. L’aîné dit en entrant :

— Or sus, mes femmes, donnez-nous de la viande à manger, car cet homme est mon frère cadet que je viens de retrouver.

Alors on vit comme quelqu’un qui aurait pris d’excellent pemmican, qui l’aurait placé dans une sébile nette, et qui aurait approché le plat du nouvel arrivant. Mais la main qui fit tout cela, celui-ci ne la vit pas.

Cependant, les deux frères mangèrent ensemble.

Lorsque les deux hommes étaient arrivés, j’ai dit que l’épouse titulaire, la femme du soir, était assise sur le seuil. Après que le repas fût fini, elle quitta la tente, et l’autre épouse, la femme du matin, rentra et, prenant la place de sa rivale à côté de la porte, elle produisit le jour. Quant à la femme-soir, elle s’en alla.

Mais, le soir arrivé, celle-ci rentra de nouveau, et aussitôt la nuit descendit. Elle apportait beaucoup de gibier, produit de sa chasse. On prit un nouveau repas, puis l’on se coucha. Mais le jeune voyageur n’aperçut aucune femme couchée à côté de son frère aîné.

Cependant, celui-ci dit à son cadet :