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légendes et traditions

— Si mon mari survient, et que le vent tourne de ce côté-ci, sauve-toi bien vite d’ici en canot.

Le nautonnier repartit donc sur l’eau, poursuivi par les chiens de Nopodhittchi (le Violent) qui aboyaient pour la mort. Il tua la femme du Violent, monta sur un sapin et pissa ; il en résulta un grand fleuve dans lequel il poussa la fille du géant. Elle s’y noya et s’en alla à la dérive.

Alors Etρœtchokρen sortit pour se mettre à la recherche des hommes qui avaient trouvé la mort dans les eaux. Assis dans son canot, il se balançait sur l’eau. De ce balancement il résulta de telles vagues que toute la terre s’en trouva couverte et inondée. L’eau gronda, les torrents mugirent, il y eut une inondation générale. On n’en pouvait plus.

Frappé d’épouvante, Etρœtchokρen aperçut comme un fétu de paille géante[1] perforée. Il s’y fourra et s’y calfata, car son canot avait sombré, l’eau l’ayant submergé. Et sa paille géante flottait sur les eaux qui ne purent parvenir à l’engloutir.

  1. Évidemment un tronçon de bambou. On sait qu’on peut en faire des barriques. D’après Hérodote, les riverains de l’Indus en faisaient des nacelles. Encore un indice de la provenance asiatique des Déné-Dindjié.