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des dindjié ou loucheux

trouva la rivière et put s’y désaltérer à son aise. Elle était sauvée.

Après ces événements, le Pygmée ravit encore une fois la femme de Kρwon-étan, ce qui obligea ce dernier à se remettre en marche pour la reprendre. Mais cette fois il était seul. À force de cheminer, il s’aperçut que le sentier devenait de plus en plus récent. Finalement il ne datait que d’hier. Mais le camp où il arriva était vide. Seule, une vieille femme y était restée à côté d’un tout petit feu, car elle avait toujours un petit feu en réserve.

Pour réchauffer l’Étranger sans feu, la vieille alluma un grand bûcher, auprès duquel le voyageur s’endormit. Sur le soir, la vieille alla annoncer au peuple, chez lequel l’Homme sans feu était arrivé, la venue de celui-ci.

— Voici une merveille qui m’arrive, leur dit-elle, de crainte qu’ils ne la trouvassent répréhensible, ou bien en feignant de ne pas reconnaître son mari ; de mon feu si petit, je viens de voir s’élever une grande fumée. Venez voir ce qu’il en est.

Aussitôt ces gens-là accoururent sur le sentier, et ils aperçurent Kρwon-êtan réveillé, mais couché au milieu du brasier enflammé, dont il avait fait deux parts.

Ils se partagèrent en deux bandes et l’entou-