les pieds comme une idiote ; car ses pauvres pieds étaient usés de vieillesse et tout déchirés.
— Ma tante, dit-elle à une autre vieille femme, mes pieds sont tout déchirés.
Celle-ci y mit un gâteau composé de viande pilée et de graisse douce, et ses pieds furent réparés et remis en bon ordre. Alors elle sortit pour aller au-devant de son mari.
Kρwon-étan lui dit de nouveau :
— Voici tes compatriotes qui viennent pour te délivrer ; mais ils sont sans provisions. Donne-nous d’abord à manger.
L’atρa-tsandia lui donna du pémican ou gâteau de viande pilée et de graisse douce.
— Suis-moi dans la forêt, lui dit-il, j’ai besoin de toi.
— Ah ! que dis-tu là ? répliqua-t-elle. Cesse donc ce langage, voilà que je suis vieille et que mes pieds sont tout déchirés.
L’Étranger sans feu s’en retourna donc seul vers ses guerriers ; mais le lendemain, quand l’aube blanchit, ils se levèrent pour combattre, et ils firent un grand nombre de morts. Kρwon-étan tua tous les Pygmées, et, à défaut de leur chef qui était absent, il combattit pendant longtemps son frère cadet sans pouvoir le vaincre. À la fin, cependant, il parvint à le renverser, lui enfonça son couteau entre les clavicules, lui fendit le corps du